Lorsque l’on pose la question aux français, ceux-ci se déclarent dans une grande majorité concernés par l’environnement. Une étude d’Ethicity l’a encore récemment confirmé. Les entreprises l’ont bien compris, et utilisent régulièrement notre conscience environnementale pour leur propre compte. Pour la plupart d’entre elles, il s’agit surtout de vendre plus et de dépenser moins.

  • Vendre plus : les consommateurs sont prêt à acheter les produits les moins impactants pour l’environnement. Qu’à cela ne tienne, certaines entreprises vont donc multiplier les références à la nature, sans que cela ne soit justifié par des efforts particuliers en la matière. On va donc trouver des emballages d’un beau vert tendre, éventuellement agrémentés de logos faits maison (on pense notamment aux lessives, où les fabricants font preuve d’une grande créativité) ainsi que des allégations dans la publicité : tel produit se revendique comme écologique, tel autre s’érige bon pour la planète ou est estampillé durable. C’est ce qu’on appelle le greenwashing ; on retrouve beaucoup d’exemples de ces pratiques contestables sur le site de l’Observatoire indépendant de la publicité. Le problème, c’est qu’à trop communiquer à tort et à travers, les entreprises diluent et décrédibilisent les initiatives qui ont une véritgreenwashingable plus-value environnementale, et notamment les deux labels officiels que sont NF environnement et l’écolabel européen. Ce sont ces deux logos qu’il faut privilégier lorsque l’on veut acheter des produits ou des services meilleurs pour l’environnement. Les labels officiels n’existent cependant pas pour toutes les gammes de produits et de services, loin de là (pour connaître les produits et services concernés, cliquez ici). Pour le reste, c’est un peu la cour des miracles
  • Faire des économies : dans ce cas de figure, certaines entreprises vont s’abriter derrière le paravent environnemental pour diminuer leurs coûts ; un exemple ? La facture électronique ! De grandes entreprises comme Orange, SFR, Bouygues Telecom, EDF ou encore Gaz de France nous la proposent régulièrement, et toujours dans l’optique de « faire un geste pour l’environnement ». Est-ce là leur première motivation ? On peut raisonnablement penser que non ; en effet, la suppression d’une facturation papier leur permet surtout des économies considérables (moins de papier, plus d’affranchissement, diminution de personnel, …). En plus, on nous transfère les coûts d’impression si on veut garder une trace papier ! Le fait est qu’il peut effectivement y avoir un avantage environnemental à la facturation électronique, mais il semble à tout le moins normal que le client ait alors un avantage financier à opter pour ce biais, puisqu’il va permettre de réaliser des économies. Les entreprises en question se gardent bien de le faire ; elles demandent donc aux consommateurs d’avoir une conscience environnementale et en tirent tous les bénéfices ! Autre exemple : les serviettes dans les hôtels, qu’on nous demande de ne pas changer pour protéger la planète ; hum hum, il s’agit peut-être là aussi avant tout de protéger la rentabilité de l’établissement. L’Etat n’est pas en reste : Bercy enjoint désormais les contribuables à ne plus recevoir leur déclaration d’impôt par la Poste, toujours dans la perspective d’être en phase avec les préceptes du développement durable. Mais ne blâmons pas trop les pouvoirs publics, si le ministère des finances fait des économies, c’est certainement pour baisser nos impôts ! (hum hum)

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